Quantcast
Channel: Fortune » bordeaux
Viewing all articles
Browse latest Browse all 7

Les pensions des soldats coloniaux

0
0

Ce film dresse le portrait de Mohammed Mechti, ancien combattant marocain, engagé à 18 ans dans l’armée française, ayant servi toutes nos guerres depuis 39/45, et qui finit sa vie, ici, à Bordeaux loin des siens. Mechti est un homme déraciné, autant au Maroc qu’en France, un homme qui n’a plus qu’un seul but: retrouver une dignité qu’on lui a volé il y a 40 ans.

Pour toucher le minimum vieillesse que leur octroie aujourd’hui le gouvernement de la République Française, ces
anciens combattants sont obligés de demeurer sur le sol français neuf mois par an, et de ce fait, se retrouvent exilés à vie dans les villes de l’hexagone.

Aujourd’hui, cloîtrés dans des foyers pour quelques centaines d’euros, ces vieillards désœuvrés comptent les jours qui les séparent de leur famille puisque trois mois par an, l’administration française magnanime leur offre le droit de rentrer dans le bled.

Là, au cœur de l’Atlas, ils retrouvent leur famille, qui grâce à la pension envoyée chaque mois par le grand-père, a changé de statut social… Il s’aperçoit avec amertume que si sa vie n’est pas à Bordeaux, elle n’est plus vraiment ici à Mekhnès, car le décalage des cultures est trop fort.

En attendant ce jour improbable, Mechti accepte donc l’inéluctable : mourir ici en France, loin de sa terre musulmane, loin de ses enfants pour que ceux-ci puissent mieux vivre… ailleurs.

Mohammed Mechti est décédé en février 2010, à l’âge de 92 ans, au lendemain de la décision du tribunal administratif de Bordeaux permettant à ces combattants d’obtenir la revalorisation de leur retraite, qui devrait passer de 79 à 847 euros par mois.

Aujourd’hui, ils sont quelque 80.000 à attendre comme lui une juste reconnaissance de la France. Mais tous très âgés, ils s’éteignent peu à peu.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 7

Latest Images





Latest Images